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Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/341

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qui est tendu ; et je soubaite que vous m’en fassiez pari, si vous avez en main quelque chose qui puisse satisfaire. Je reconnois quil est souvent difficile denoucer nos pensöes et de faire sentir aux autres ce qui nous paroist coQvainquant : mais je tiens aussi que c’est alors que nous avons une dmonstratioQ achev, quand nous sommes en estat de Fenoncer d’une maniere incontestable à Tgard de tout homme qui voudra prendre le sein de l’examiner de point en point.

Enfio, pour vous rendre justice, vous pourriez avoir’ raison de desirer, qu’un adversaire vous prouvt iuy mroe qu’il y a quelque ötendue immobile, si vous aviez à faire à un adversaire ; mais vous n’en trouvez point en moy, qui suis en humeur dapprendre, et non pas en estat d’enseigner. Vous pouvez adjouter, quau moins la presomtion est, que tout ce qui est etendu est mobile, jusquà ce quon prouve qu’il y a quelque 6tendu immobile. Je rponds que je trouve en moy cette presomtion conIrebalancee par un certain pencbant que tous les hommes ont de conceuvoir un espace distinct de la matiere.

Je suis etc.

IV.

Leibniz an Malebranche.

à Hanover ce 13 de Janvier 1679.

Cellecy est à deux fins, scavoir pour me conserver Favantage de vostre connoissance, et pour vous adresser ce gentilhomme Allemand qui a beaucoup desprit, de jugement et de curiosit6, comme vous reconnoistrs aisement.

Jay veu vos Conversations Chrestiennes par la faveur de Mad. la Princesse Elisabeth, aussi illustre par son S9avoir que par sa naissance ; eile en juge tres avantageusement, comme en effect, il y a bien des choses tres ingenicuses et fort solides. Jy ay mieux compris vostre sentiment que je navois fait du temps pass en lisant la Recherche de la Verit, parce que je navois pas eu alors asss de loisir. Je voudrois que vous n’eussis pas öcrit pour les Cartesiens seulemeut, comme vous avpus vous m6me ; car il me semble que tout nom de secte doit estre odieux à un amateur de la verite. Des Cartes a dit de belles choses ; c’estoit un esprit penetrant et judicieux au possibte. Mais comme il nest pas possible de tout faire à la fois, il na fait que donner de belies ouvertures, sans estre arrivö au