Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/342

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fonds des choses ; et il me semble qu41 est encor bien eloignö de la veritable analyse et de Tart d’inventer en general. Car je suis persuad que sa mecanique est pieine d’erreurs, que sa physique va trop viste, que sa Geometrie est trop borne, et enfin que sa Metaphysique est tout cela ensemble.

Pour ce qui est de sa Metaphysique, vous avez fait voir vous mme son imperfection ; et je suis tout à fait dans vostre sentiment touchant Fimpossibilit quil y a de concevoir quune substance, qui na rien que Tetendue Sans pense, puisse agir sur une substance qui n’a rien que la pense sans 6tendue. Mais je eroy que vous n’aves fait que la moiti du chemin, et qu’on en peut encor tirer dautres consequences que Celles que vous faites. À mon avis, il s’ensuit que la matiere est quelque autre chose que Ttendue toute seule : dont je croy dailleurs qu’il y a dömonstration.

Je suis tout à fait de vostre sentiment, lorsque vous dites que Dieu agit de la plus parfaite maniere qui seit possible. Et quand vous dites dans un certain endroit, quMl y a PEUTESTRE contradiction que rhomme seit plus parfait qu’il n’est par rapport aux corps qui i’environnent, vous n’avies qu’a eflacer ce pcutestre. Je trouve aussi que vous faites un tres bei usage des causes finales, et jay eu mauvaise opinion de Mons. des Cartes qui les rejette, aussi bien que de quelques autres de ses endroits, oü le fonds de son ame paroist entrouvert.

Je vous supplie de me recommander à M. Arnauld, quand vous en trouvers Toccasion, et de luy temoigner que j’honoreray toute ma vie sa vertu et son savoir, qui sont ögalement incomparables.

Je voudrois S9avoir si vostre M. Prestet continue à travailler dans Tanalyse. Je le souhaite, parce qu’il y paroist propie. Je reconnois de plus en plus Fimperfection de celle que nous avons. Par exemple, elle nc donne pas un moyen seur pour resoudre les problemes de l'Arithmetiqu' de Diophante ; elle ne peut pas donner methodum tangentium inversara, cest «1 dire Irouver la ligne courbe ex data tangentium ejus proprietate ; elle ne donne point de voye pour tirer les racines irrationelles des equations des plus hauts degrs ; elle est bien eloignöe des problemes des quadratures. Enfin, je pourrois faire un livre des recherches oü elle narrive point, et oü quelque Gartesien que ce soit ne sauroit aniver sans inventer quelque methode au delà de la methode de des Cartes.

Si j'ay le loisir, j’espere de faire un jour en sorte qu’on reconnoisse, par quelque chose d'effectif, combien il s’en faut que M. des Cartes nous