Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/372

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qu’on a paii de ces disputes) que cette définition serl à resoudre un probleme difficile, scavoir : comment l’amour peut esire desintercss, quoyqu’on ne fasse jamais rien que porté par son propre bien. C’esi que noslre bien est de l’essence de l’amour, mais non pas nostre inierest. Ce qui piaist est UD bien en soy, et non pas un bien d’interest ; 11 appartient la fin et non pas aux moyens. J’y dis même que l’amour divin, ou le plaisir qu’on prend à ce qui fait sentir le bonheur et la supreme perfection de Dieu, entre tellement dans nostre veritable felicitö qu’il la fait loute entiere. Ce qui fait aussi, que tous les autres amours et tous les autres plaisirs sont soumis à l’amour de Dieu, ne pouvant donner autrement un solide plaisir, cest à dire tel qu’il faut pour concourir à la felicite, qui n’est autre chose que l’estat dune joye durable. Il me sembloit alors que cela suffisoit à peu pres pour resoudre la difficulté. Mais quand des habiles gens, comme vous, envisagent les choses, ils trouvent matiere à mille belles reflexions. Je souhaitte que vous continuis longtemps de faire part au public des vostres. Et je suis véritablement elc.

XV.
Malebranche an Leibniz

Je vous suis fort oblige de l’honneur de vôtre souvenir, et du présent précieux que le Père Lelong m’a fait de vötre part. J’ai parcouru d’abord vôtre ouvrage selon la coutume que jai à Fgard de ceux des auteurs que j’estime le plus, et j’en ai deja relü une bonne parlie. Vous prouvez fort bien, Monsieur, a priori, que de tous les plans possibles douvrages que Dieu decouvre dans sa sagesse, il doit choisir le meilleur, et quainsi toutes les raisons apparentes de M. B.[1] liröes des dcvoirs des hommes entr’eux, ne sont que des comparaisons seduisantes, et quil est dangereux de faire, à cause que nous ne somnies que trop porles à juger de Dieu par nous mmes, et à juger du plan de son ouvrage, quoique nous nVn connoissions presque rien. Je suis persuadé comme vous, Monsieur, que Dieu fait a ses creatures tout le bien qu’il peut leur faire, agissant neantmoins comme

  1. Bayle.