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I.
Leibniz an Foucher.[1]

Je demeure d’accord avec vous qu’il est de consequence que nous examinions une bonne fois toutes nos suppositions, à fin d'etablir quelque chose de solide. Car je tiens que c'est alors qu’on entend parfaitement la chose dont il s'agit, quand on peut prouver tout ce qu’on avance. Je sçay que le vulgaire ne plaist guères à ces recherches, mais je sçay aussi que le vulgaire ne se met guères en peine d'entendre les choses à fonds. Vostre dessein est à ce que je vois d’examiner les veritez qui asseurent qu'il y a quelque chose hors de nous. En quoy vous paroissez tres equitable, car ainsi vous nous accorderez toutes les veritez hypothetiques et qui asseurent non pas qu'il y a quelque chose hors de nous, mais seulement ce qui arriveroit s'il y en avoit. Ainsi nous sauvons déja l'Arithmetique, la Geometrie et un grand nombre de propositions de metaphysique, de physique et de morale dont l'expression commode depend de definitions arbitraires choisies, et dont la verité depend des axiomes que j'ay coustume d’appeler identiques, comme par exemple que deux contradictoires ne peuvent pas estre, qu’une chose dans un même temps est telle qu’elle est, par exemple, qu'elle est aussi grande qu’elle est, ou egale à elle même, qu'elle est semblable à elle même etc.

Or quoyque vous n'entriez pas ex professo dans l'examen des propositions hypothetiques, je serois pourtant d'avis qu'on le fist et qu'on n'en admist point qu'on n’eust demonstré entieroment et resolu jusqu’aux identiques.

  1. Dieser Brief welcher die Aufschrift: A Mons. l’Abbé Foucher, auteur de la critique de la recherche de la verité hat, ist warscheinlich im Jahre 1676, während Leibniz sich noch im Paris befand, geschrieben.