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Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/384

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Pour ce qui est des veritez qui parlent de ce qui est eflectivement hors de nous, c’est là principalement le sujet de vos recherches. Or premierement on ne scauroit nier que la verit6 mme des propositions hypothetiques ne soit quelque chose qui est hors de nous et qui ne depcnd pas de nous. Gar toutes les propositions hypothetiques asseurent ce qui seroit ou ne seroit pas, quelque chose ou son eontraire estant pose et par consequent que la supPosition en mtme temps de deux choses qui s’aecordent ou qu’une chose est possibic ou impossible, necessaire ou indifferente, et cette possibilit, impossibiiitö ou necessit (car necessitd d une chose est une impossihilite du eontraire) nest pas une chimere que nous fassions puisque nous ne faisons que la reconnoistre et malgrez nous et d’une maniere constante. Ainsi de toutes les choses qui seht actuellement, la possibiiite mmc ou impossibUitö dVstre est la premiere. Or cette possibiiite et cette necessit forme ou compose ce qu’on appeiie les essences ou natures et les veritez quon a coustume de nommer eternelles : et on a raison de les nommer ainsi, car il ny a rien de si eternel que ce qui est necessaire. Ainsi la nature du cercle avec ses proprietez est quelque chose dexistant et deternei : c’est a dire il y a quelque cause constante hors de nous qui fait que tous ceux qui y penseront avec soin trouveront la mme chose, et que non seulement leur penses saccorderont entre elles ; ce quon pourroit attribuer a la nature seule de Tesprit humain, mais qu’encor les phenomenes ou experiences les confirmeroni lorsque quelque apparence dun cercle frappera nos sens. El ces phenomenes ont necessairement quelque cause hors de nous.

Mais quoyque Fexistencc des necessitez soit la premiere de toutes en eile mme et dans Tordre de la nature, je demeure pourtant daccord quelie n’est pas la premiere dans Tordre de nostre connoissance. Car vous voyez que pour en’prouver Texistence, jay pris pour accord que nous pensons et que nous avons des sentimens. Ainsi il y a deux veritez generaies absolues, c’est a dire qui parlent de Texistence actuelle des choses, Tune que nous pensons, Tautro quMl y a une grande variete dans nos pensöes. De la premiere il sensuil que nous sommes, de Tautre il sensuit quil y a quelque aulrc chose que nous, c’est a dire autre chose que ce qui pense, qui est la cause de la variete de nos apparences. Or Tune de ces deux veritez est aussi inconteslable, est aussi independante que Tautre, et Mons. des Cartes ne s’estant attache qu’à la premiere dans Tordre de ses meditations a manquö de venir a la perfection qu’il sestoit propose. Sil avoit