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vous luy faites dans vos vers dont il a été charmé ; il m’a chargé de vous en remercier de sa part, et vous prie d’accepter desapresent un exemplaire de son poëme qu’il vous enverra par moi dès qu’il l’aura fait imprimef.

Mons. Coste qui est encore ici pour quelques mois et qui me plait fort par la douceur de ses moeurs et par la justesse de son esprit, m’a promis de me faire un extrait en françois de ce qui peut vous regarder dans les lettres posthumes de M. Lock ; il juge aussi que ce qui y est rapporté de vos jugemens est tout ce qu’il y a de bon dans ce recueil. Je vous offre toutes les brochures nouvelles du P. Daniel, si M. Martine a une voye pour les faire tenir commodément, et soit pour avoir les livres qui pourront exciter votre curiosité, soit pour toute autre chose, je vous supplie très instamment de m’honnorer de vos commissions et do vos ordres qui seront executez avec beaucoup d’exactitude. Le bon pere de Mallebranche paroist un peu rebuté du mestier d’autheur. Les Jesuites et les Jansénistes le harcèlent également. Je tache à le soutenir de mon mieux contre le degoust, qui joint à l’age et aux infirmilez pourroit le réduire au silence. Je lui recommande toujours l’action de Dieu etc. Il y aura du plaisir à voir, comment un philosophe qui soutient l’inefficacité des causes secondes, s’y prendra pour détruire la prémotion physique. Il y a longtems que les auteurs de systèmes ont eu de la peine à en ajuster toutes les parties ù tous égards : témoin Gassendi, que vous me nommez dans votre lettre et sur lequel je voudrois bien avoir votre jugement un peu étendu, comme je le sais sur Descartes, pour l’avoir veu ces jours cy dans une de vos lettres à M. l’abbé Nicaise, insérée dans le Journal des Savans 43 d’Avril 4693. Je l’ai releue bien des fois avec un plaisir que je ne puis vous exprimer. Comme j’aime fort la personne de M. Gassendi, je suis bien aise de soumettre mon inclination à vos lumières.

Du reste, je vous dirai à l’honneur de nostre nation que l’on y blasme tout à fait le procédé des Anglais à vostre esgard, et que toutes les personnes qui en peuvent juger en sont indignées. Comptez donc, Monsieur, que ce siecle n’est point ingrat ; jugez là dessus de ce que seront les autres.

Je n’ajouterai rien ici aux complimens que Mons. l’abbé Fraguier vous fait dans ses beaux vers. Je vous dirai seulement que nos sentimens