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328 Essais de Theodicée.

vincial ("em. 3. p. 1030). Il s’agit de [‘Extrait d’un livre moderne tres ingénieux de l’Origine du mal, dont nous avons parlé cy dessus. L’on dit : que la solution générale à Pegard du mal physique, que ce livre donne, est, qu’il faut regarder l’univers comme un ouvrage composé de diverses pièces, qui font un tout : que suivant les loix établies dans la nature, quelques parties ne sauroient être mieux, que d’autres ne fussent plus mal, et qu’il n’en résultat un système entier moins parfait. Ce principe (dit on) est bon : mais si l’on n’y adjoute rien, il ne paroit pas suffisant. Pourquoy Dieu a-t-il établi des loix, d’où naissent tant dïncenveniens ? diront des Philosophes un peu difficiles. N’en a-t-il point pu établir d’autres, qui ne fussent sujettes à aucuns défauts ? Et pour trancher plus net, d’où vient qu’il s’est prescrit des loix‘ ? que n’agit-il sans loix générales, selon toute sa puissance et toute sa bonté‘ ? L’Auteur n’a pas poussé la difficulté jusques-là : ce n’est pas qu’en demelant ses idées on n’y trouvât peut-être de quoy la résoudre ; mais il n’y a rien là dessus de développé cbés luy.

359. Je n’imagine que l’habile auteur de cet extrait, lorsqu’il a cru qu’on pourroit résoudre la difficulté, a eu dans l’esprit quelque chose d’approchant en cela de mes principes : et s’il avoit voulu s’expliquer dans cet endroit, il auroit repondu apparemment comme Monsieur Regis, que les loix que Dieu a établies, étoient les plus excellentes qu’on pouvoit établir ;

et il auroit reconnu en même temps, que Dieu ne pouvoit manquer

d’établir des loix, et de suivre des règles, parce que les loix et les règles sont ce qui fait l’ordre et la beauté ; qu’agir sans règles, seroit agir sans raison ; et que c’est parce que Dieu a fait agir toute sa honté, que l’exercice de sa toute puissance a été conforme aux loix de la sagesse, pour obtenir le plus de bien qu’il étoit possible d’atteindre : enfin, que l’existence de certains inconvéniens particuliers qui nous frappent, est une marque certaine que le meilleur plan ne permettoit pas qu’on les evitât, et qu’ils servent a l’accomplissement du bien total, raisonnement dont Monsieur Bayle demeure d’accord luy même en plus d’un endroit. 360. Maintenant que nous avons assés fait voir que tout se fait par des raisons déterminées, il ne sauroit y avoir plus aucune difficulté sur ce fondement de la prescience de Dieu : car quoyque ces déterminations ne