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Essais de Théodicée. 329

nécessitent point, elles ne laissent pas d’être certaines, et de faire prévoir ce qui arrivera. Il est vray que Dieu voit tout d’un coup toute la suite de cet univers, lorsqu’il le choisit ; et qu’ainsi il n’a pas besoin de la liaison des effects avec les causes, pour prévoir ces etfects. Mais sa sagesse luy faisant. choisir une suite parfaitement bien liée, il ne peut manquer de voir une partie de la suite dans l’autre. C’est une des règles de mon système de l’harmonie générale, que le présent est gros de l’avenir, et que celuy qui voit tout, voit dans ce qui est ce qui sera. Qui plus est, j’ay établi d’une manière démonstrative que Dieu voit dans chaque partie de l’univers, l’univers tout entier, à cause de la parfaite connexion des choses. Il est infiniment plus pénétrant que Pythagore, qui jugea de la taille d’Hercule par la mesure du vestige de son pied. Il ne faut donc point douter que les elfects ne s’ensuivent de leur causes d’une manière determinee, nonobstant la contingence, et même la liberté, qui ne laissent pas de subsister avec la certitude ou détermination.

364. Durand de Saint Portien entre autres l’a fort bien remarqué, lorsqu’il dit que les futurs contingens se voyent d’une manière determinee dans leur causes, et que Dieu qui sait tout, voyant tout ce qui pourra inviter ou rebuter la volonté, verra là dedans le parti qu’elle prendra. Je pourrois alleguer beaucoup d’autres auteurs qui ont dit la même chose, et la raison ne permet pas qu’on en puisse juger autrement. Monsieur Jaquelot insinue aussi (Conform. p. 348 et seqq.) comme Monsieur Bayle le remarque (Rep. au Provincial ch. M2. tom. 3. p. 796) que les dispositions du cœur humain, et celles des circonstances, [ont connaître à Dieu infailliblement le choix que l’homme fera. Monsieur Bayle adjoute que quelques Molinistes le disent aussi, et renvoyé à ceux qui sont rapportés dans le Su avis Concordia de Pierre de S. Joseph Feuillant p. 579. 580.

362. Ceux qui ont confondu cette détermination avec la nécessite, font orgé des monstres pour les combattre. Pour éviter une chose raisonnable qu’ils avoient masquée d’une figure hideuse, ils sont tombés dans de grandes absurdités. Crainte d’être obligés d’admettre une nécessite imaginaire, ou du moins autre que celle dont il s’agit, ils ont admis quel-que chose qui arrive sans qu’il y en ait aucune cause ny aucune raison ; ce qui est équivalent à la déclinaison ridicule des atomes, qu’Épicure faisoit arriver sans aucun sujet. Ciceron, dans son livre de la Divination, a fort bien vu que si la cause pouvait produire un effect pour lequel elle