au second, un orang-outang, parfaitement semblable à nous, la raison exceptée, serait un homme; et si l’homme était privé de son âme raisonnable et recevait une âme de bête, il demeurerait le même homme; au troisième cas, il faut que l’un et l’autre demeure avec la même union, le même esprit et le même corps en partie, ou du moins l’équivalent, quant à la forme corporelle sensible. Ainsi on pourrait demeurer le même être physiquement ou moralement, c'est-à-dire la même personne sans demeurer homme, en cas qu’on considère cette figure comme essentielle à l’homme suivant ce dernier sens.
Théophile. j’avoue qu’en cela il y a question de nom et, dans le troisième sens, c'est comme le même animal est tantôt chenille ou ver à soie et tantôt papillon, et comme quelques-uns se sont imaginé que les anges de ce monde ont été hommes dans un monde passé. Mais nous nous sommes attachés dans cette conférence à des discussions plus importantes que celles de la signification des mots. Je vous ai montré la source de la vraie identité physique; j’ai fait voir que la morale n'y contredit pas, non plus que le souvenir; qu’elles ne sauraient toujours marquer l’identité physique à la personne même dont il s’agit ni à celles qui sont en commerce avec elle, mais que cependant elles ne contredisent jamais à l’identité physique et ne font jamais un divorce avec elle; qu’il y a toujours des esprits créés qui connaissent ou peuvent connaître ce qui en est, mais qu’il y a lieu de juger que ce qu’il y a d’indifférent à l’égard des personnes mêmes ne peut l’être que pour un temps.
§ 1. Philalèthe. Outre les relations fondées sur le temps, le lieu et la causalité, dont nous venons de nous entretenir, il y en a une infinité d'autres dont je vais proposer quelques-unes. Toute idée simple, capable de parties et de degrés, fournit une occasion de comparer les sujets où elle se trouve, par exemple l'idée du plus (ou moins ou également) blanc. Cette relation peut être appelée proportionnelle.
Théophile. Il y a pourtant un excès sans proportion ; et