Aller au contenu

Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XCVI

qui égare Spinoza. Et cependant rien n’est plus vrai, nous l’avons montré pour les lois du mouvement que, par une tentative insensée, mais hardie, Spinoza transporte en métaphysique. Si l’on se demande qu’elle est l’idée fondamentale de la physique cartésienne, c’est de tout expliquer mécaniquement. Jamais entreprise ne fut plus légitime dans la sphère où Descartes s’est renfermé. Les anciens avaient multiplié les intelligences célestes et les forces animales pour soutenir et vivifier le monde. Descartes chasse au tombeau toutes ces larves de l’ancienne physique : et il nous montre des lois où nous voyions des phantômes. Pressé d’en finir comme tous les réformateurs, il sacrifie un peu trop vite aux mânes de la physique qu’il renverse toutes les races d’animaux que produit le globe.

Spinoza se passionne à son tour pour la physique cartésienne. Il prend à Descartes cette idée d’une matière homogène, qui réduit tout à l’état moléculaire et à la passivité pure. Il pousse cette élimination de l’activité à ses conséquences extrêmes. Déjà il fait appel à ce qu’il