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II

cale et n’être que partielle ; on lui conteste son point de départ, et comme d’après l’hypothèse tout son système est renfermé dans la première définition de la première partie de l’Éthique, la première Proposition détruite, toutes les autres le sont. C’est là ce que j’appellerais volontiers la réfutation paresseuse du Spinozisme. Elle paraît la plus profonde et c’est la plus facile. La seconde méthode, moins brillante, est au fond plus solide, mais demande plus d’étude et plus de raison. Il faut appliquer l’analyse et critiquer chaque Proposition, ou du moins toutes celles qui paraissent dignes de l’être ; il faut surtout noter les contradictions. C’est la méthode de Leibniz. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Leibniz ne se contente pas de détruire, il fonde : à un système il en oppose un autre radicalement contraire et il l’applique à la réfutation de Spinoza : c’est là le côté original, imprévu, de son œuvre, celui qu’il faut restituer.

Enfin, bien qu’analysant minutieusement et avec détail, il caractérise l’ensemble de la doctrine qu’il attaque et il la caractérise tout différemment de notre manière moderne. Est-il plus