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III

vrai par la sévérité de sa critique qu’on ne l’a été de nos jours par l’excès de la louange ? Est-il au-dessous de la vérité en faisant du Spinozisme une théorie moins redoutable qu’on ne le croit d’ordinaire ? Entre Leibniz et ses modernes compatriotes chacun peut juger. Ce n’est ni le temps ni le lieu de lui opposer Hegel ou Jacobi.

J’ajoute que cette réfutation me paraît sincère : ce sont en effet de simples notes qui la renferment. Évidemment Leibniz ne les destinait pas à voir le jour. Ce n’est pas le besoin de mettre sa doctrine à couvert et de renier des opinions condamnables qui lui a mis la plume à la main. Il censure les propositions de Spinoza parce qu’il les croit fausses. Sa sincérité ne saurait être suspectée.

C’est une opinion généralement reçue que la Théodicée de Spinoza, ou son Traité de Deo, en un mot, la première partie de l’Éthique renferme toute sa doctrine. Leibniz cite dans sa réfutation neuf propositions tirées de cette première partie, et en démontre la fausseté. La première des propositions qu’il mentionne est la 13e de l’Éthique ; des douze premières il ne dit