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XII


Telles sont les fortes paroles par lesquelles Leibniz conclut sa critique des attributs hétérogènes mis en Dieu pour être l’expression de sa nature. Dieu, suivant Spinoza, avait deux attributs qui l’expriment. L’un est tombé, l’autre demeure. La pensée a encore une fois triomphé de l’étendue.

Spinoza, cependant, ne renonce pas à composer le monde ; et si vous lui demandez : La création est-elle possible, il vous répondra qu’elle est nécessaire. Si l’on cherche quelle est la tendance philosophique de Spinoza au sujet de la création, c’est évidemment de reléguer parmi les fictions l’idée d’une création tirée du néant, en vertu du principe : Ex nihilo nihil. Le fameux Scholie de la Proposition XV, qui, en dernière analyse, a pour but de prouver que l’essence de la matière enveloppe son existence, prend une forme polémique insultante qui ne revient que dans les momens décisifs, et trahit, en même temps que les préoccupations du Kabbaliste, le secret et l’effort du Logicien.

Voici dans quelle alternative se trouvait Spinoza. Le principe ex nihilo nihil est un principe