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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/30

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XXI

effet, son Dieu, réglé par le mécanisme de sa nature, est plus simple, et on ne saurait l’accuser de faire le personnage de la divinité. Il n’a ni l’entendement qui va au vrai, ni la volonté qui va au bien. Un Dieu relatif à son intelligence et à sa volonté, c’est pour lui quelque chose d’aussi étrange qu’un Dieu qu’on ferait relatif au mouvement et au repos. Les hommes ont cru pouvoir lui faire honneur de leurs perfections, ils ne savaient pas que l’entendement et la volonté qui constitueraient l’essence de Dieu n’auraient pas plus de rapport à leur intelligence et à leur volonté que le chien, signe céleste, et le chien, animal aboyant. Ni la volonté, ni l’intelligence n’appartiennent à la nature de Dieu. C’est ce que Leibniz exprime merveilleusement. « Spinoza, dit-il, cherchait une nécessité métaphysique dans les événemens, il ne croyait pas que Dieu fût déterminé par sa bonté et par sa perfection, mais par la nécessité de sa nature, comme le demi-cercle est obligé de ne comprendre que des angles droits, sans en avoir ni la connaissance ni la volonté. »

Toutefois, Leibniz reconnaît lui-même qu’il