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XXVIII

des ou accidens. Mais j’ay remarqué que quelques démonstrations prétendues qu’il m’a montrées ne sont pas exactes. Il n’est pas si aisé qu’on pense de donner de véritables démonstrations en métaphysique. Cependant, il y en a, et de très belles. » Ce n’est donc pas pour avoir voulu démontrer et définir que Spinoza s’est trompé : mais il avait les vues courtes et bornées. Il s’est privé d’utiles auxiliaires, il a tout sacrifié aux apparences de la rigueur géométrique. Il a introduit en métaphysique, sans réserve et sans véritable connaissance, la nécessité sourde des géomètres. Il a négligé les principes de la convenance, de l’harmonie, de la sagesse, faute d’en comprendre la valeur et le légitime emploi. C’est pourtant, dit Leibniz, une belle rencontre que la nature porte elle-même dans ses lois générales, le témoignage de son souverain auteur, ce qui n’arriverait pas, s’il y avait toujours lieu à une démonstration de la géométrie.

La réfutation nous ramène à la seconde partie de l’Éthique et aux suivantes. Il faut poursuivre le résultat de ses erreurs sur Dieu, dans