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XXXVI

qui manque de réalité, peu importe, ils ne font qu’un.

L’immortalité que Spinoza laisse à cette âme ainsi dépouillée de force et de vie, n’est de même qu’une immortalité chimérique, un néant d’immortalité. Écoutons Leibniz : « Il est illusoire de dire que les âmes sont immortelles, parce que les idées sont éternelles, comme si l’on disait que l’âme d’un globe est éternelle, parce que l’idée du corps sphérique l’est en effet. L’âme n’est point une idée, mais la source d’innombrables idées. »

Spinoza dit : « Que l’âme humaine ne peut être entièrement détruite avec le corps, qu’il reste d’elle quelque chose qui est éternel, mais que cela n’a point de relation avec le temps ; car il n’attribue à l’âme de durée que pendant la durée du corps. » Dans le Scholie suivant, il ajoute « Cette idée, qui exprime l’essence du corps sous le caractère de l’éternité, est un mode déterminé de la pensée qui se rapporte à l’essence de l’âme, et qui est nécessairement éternel. » Tout cela est illusoire, reprend Leibniz, qui voit très bien que c’est une ombre et non pas un