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LXVI

change, Spinoza met le doigt sur la difficulté : « Vous pensez qu’il est difficile, en partant de la notion de l’étendue, telle que Descartes la conçoit, c’est-à-dire comme une masse en repos, de démontrer l’existence des corps. Pour moi, je ne dis pas seulement que cela est difficile, je dis que cela est impossible. » On le voit, Spinoza avait fait son profit des entretiens avec Leibniz.

Par malheur, il n’en a profité qu’à demi, et même à cette époque il est incertain et vacillant. Quand on l’interroge, il répond d’une manière évasive, et la mort le surprend annonçant à ses disciples et à ses admirateurs une physique générale qu’il n’a point faite et l’explication de la vraie nature du mouvement qu’on chercherait vainement dans ses œuvres[1].

La question étant d’importance, nous tâcherons d’éclairer ce point, resté fort obscur pour les derniers éditeurs de Spinoza.

Leibniz, qui s’est beaucoup occupé des côtés faibles du Cartésianisme, a montré qu’il n’avait

  1. Voir Lettres LXIII et LXIV.