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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/76

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LXVII

pas suffisamment connu ce qu’il appelle les grandes lois du mouvement.

Mais ce qui est encore plus précis, et ce qui tombe en plein sur Spinoza il a montré que l’erreur du Cartésianisme, sur ce point comme sur tous ceux qui intéressent le monde corporel, était d’avoir voulu tout expliquer par l’étendue.

Si ce reproche s’applique à Descartes, il s’adresse bien plus encore à Spinoza. Spinoza prétend recourir à la notion de l’étendue toute nue pour tout expliquer dans les corps. Le mouvement, qui est un mode de l’étendue, doit l’y aider. Et, en effet, il reproche très-fort à Descartes d’avoir mis la nature dans le repos. On conçoit fort bien qu’il lui faut du mouvement. Mais s’il lui faut un principe de mouvement, qu’il cherche dans l’étendue pour rendre compte des modifications de la matière, il lui faut aussi un principe conservateur de la même quantité de mouvement afin que le monde soit réglé d’une manière immuable, éternelle. Il emprunte donc aux Cartésiens, et non pas à Leibniz, comme on l’a cru à tort, la maxime que la même quantité de mouvement