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nexion des idées est identique à l’ordre et à la connexion des choses. » C’est cette même pensée qui soutient les démonstrations des Propositions IX, X, et XII. La XIIIe, jointe à la VIIe, contient le principe de l’identité de l’âme et du corps, d’où suit bien clairement cette conséquence que les lois du corps sont applicables aux esprits. Les XIV, XV, XIX, XXI y renvoient. Toute la Théorie de la volonté, Part. I, Prop. XXXI et XXXII, Part. II, Prop. XLVIII et XLIX s’y rapporte. Le mécanisme des passions est expliqué suivant ce principe[1]. C’est sur lui que reposent les deux tiers de l’Éthique.

Ce n’est donc pas un rapport fortuit et sans conséquence que celui que nous signalons ici entre les lois du mouvement des corps observée par Descartes, et les lois régulatrices du mouvement des âmes appliquées par Spinoza.

Spinoza a transporté en pleine connaissance de cause les lois des corps aux esprits.

C’est une des entreprises les plus insensées,

  1. Voir p. 3, Prop. VI, VII, VIII, et surtout la Proposition XI.