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LXXXVI

plus heureuses applications. Spinoza ne comprend pas.

Plus tard, après la mort de Spinoza, Leibniz reçoit l’Éthique, et il s’étonne à son tour. « L’Éthique, dit-il, en fermant le livre, cet ouvrage, si plein de manquemens que je m’étonne. » Évidemment, Leibniz attendait mieux. Et il appliquerait volontiers à l’auteur le mot d’un ancien « Oleum perdidit. »

Pour Leibniz, l’Éthique est un ouvrage manqué, et rien de plus.

Il resterait cependant quelque chose à désirer dans la réfutation de Spinoza par Leibniz, s’il s’était contenté d’analyser une à une les propositions de son livre, sans caractériser l’ensemble de la doctrine qu’il attaque.

Mais la réfutation est complète, et après les détails, elle nous donne aussi le jugement sur l’ensemble.

Ce jugement, sous forme de paradoxe, est renfermé dans une parole que je crois sévère pour Descartes, mais vraie pour Spinoza. Et, comme nous n’avons à nous occuper ici que du côté par où elle se trouve vraie, nous la citerons