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RACONTÉE AUX ENFANS.

7. Personne ne le dérangea, il ne dérangea personne. Enfin le monde se retira, et alors le suisse avertit le Président, qu’il y avait là un entêté d’Irlandais, qui ne voulait pas s’en aller. « C’est probablement quelque vieux soldat », dit Washington. « Voyons le. »

8. L’Irlandais se leva en apercevant son général, et jetant avec force son chapeau sur le parquet, il cria d’une voix terrible, « Vive son Excellence ! » Puis il commença son discours en ces termes : « Avec votre permission, j’ai été un des soldats de votre Excellence, j’ai servi sous les ordres de votre Excellence, et j’ai attrapé de bons coups. J’ai été blessé à la bataille de Germantown, avec votre permission — mais ils ne m’ont pas tué, car je vis encore. — Vive l’Amérique, vive Washington ! — Je suis content de vous revoir encore une fois, mon général ; et comment se portent la chère dame et les chers petits enfants ?

9. Washington ne put se contenir plus longtemps, il éclata de rire et remercia Pat de s’informer de la santé de Mme. Washington, il lui dit qu’elle se portait bien, mais que quant aux petits enfans, malheureusement il n’en avait pas.

10. « Bénie soit votre Excellence, je vous en aurais souhaité mille, et qui vous eussent tous ressemblés. » Washington savait ce qu’attendait ce pauvre homme et