Aller au contenu

Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

saint Cyprien se sont surtout « attachés à développer les absurdités de l’idolâtrie ». Origène combattit les sophistes ; saint Cyrille le néo-paganisme de l’empereur Julien ; Bossuet les protestants.

« Or, tandis que l’Église triomphait encore, déjà Voltaire faisait renaître la persécution de Julien. Il eut l’art funeste, chez un peuple capricieux et aimable, de rendre l’incrédulité à la mode. » Il s’agit donc de remettre à la mode la religion. « Ce n’étaient pas les sophistes qu’il fallait réconcilier à la religion, c’était le monde qu’ils égaraient. On l’avait séduit en lui disant que le christianisme était un culte né du sein de la barbarie, absurde dans ses dogmes, ridicule dans ses cérémonies, ennemi des arts et des lettres, de la raison et de la beauté ; un culte qui n’avait fait que verser le sang, enchaîner les hommes et retarder le bonheur et les lumières du genre humain. » Il fallait prouver que c’est précisément le contraire. « Qui est-ce qui lirait maintenant un ouvrage de théologie ? » Il faut « envisager la religion sous un jour purement humain ». — « Dieu ne défend pas les routes fleuries quand elles servent à ramener à lui. » Enfin : « Nous osons croire que cette manière d’envisager le christianisme présente des rapports peu connus : sublime par l’antiquité de ses souvenirs, qui remontent au berceau du monde, ineffable dans ses mystères, adorable dans ses sacrements, intéressant dans son histoire, céleste dans sa morale,