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par son rôle. Il aimait les manifestations d’indépendance qui n’offraient qu’un danger restreint ; et c’était déjà fort joli, et il était à peu près le seul de son rang qui se permît ce luxe.
Et, comme il se sentait fort gêné, il fit un médiocre discours. Après avoir dit dans son exorde qu’on ne peut « faire de la littérature une chose abstraite et l’isoler au milieu des affaires humaines » ni « interdire à l’écrivain toute considération morale élevée… ou lui défendre d’examiner le côté sérieux des objets », il arrive à son sujet, et conclut qu’il lui est impossible de toucher aux ouvrages de Chénier sans irriter les passions :
Si je parlais de la tragédie de Charles IX, pourrais-je m’empêcher de venger la mémoire du cardinal de Lorraine et de discuter cette étrange leçon donnée aux rois ? Caïus Gracchus, Calas, Henri VIII, Fénelon m’offrent sur plusieurs points cette altération de l’histoire… Si je relis ses satires, j’y trouve immolés des hommes qui se sont placés au premier rang de cette assemblée… Mais laissons-là ces ouvrages qui donneraient lieu à des récriminations pénibles ; je ne troublerai point la mémoire d’un écrivain qui fut votre collègue, et qui compte encore parmi vous des admirateurs et des amis. Il devra à cette religion, qui lui parut si méprisable dans les écrits de ceux qui la défendent, la paix que je souhaite à sa tombe…
Mais ici même, messieurs, ne serais-je pas assez malheureux pour trouver un écueil ? Car, en portant aux cendres de M. de Chénier le tribut de respect que tous les morts réclament, je crains de rencontrer sous mes pas des cendres bien autrement illustres… Ah ! qu’