Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pouvait-on éliminer de la monarchie le parlementarisme, dont elle devait mourir ? Nous voyons peut-être plus clair aujourd’hui qu’au sortir de la Révolution et de l’Empire sur les conditions d’un bon gouvernement.

Chateaubriand, vous vous en souvenez, avait été pénétré dans sa jeunesse des idées et des préjugés de la Révolution. Il ne les a pas reniés. Puis, il s’est toujours ressenti de son long séjour en Angleterre. Son idéal est la royauté constitutionnelle, et parce qu’il croit à sa bonté, et sans doute aussi parce qu’il compte en être le premier ministre. Ce royaliste juge que la Charte avait l’inconvénient d’être « octroyée » ; « c’était ramener, par ce mot bien inutile, la question brûlante de la souveraineté royale ou populaire ». Mais pourtant c’était bien la question qui se posait. Il reproche à Louis XVIII d’avoir « daté son bienfait de l’an dix-neuvième de son règne, regardant Bonaparte comme non avenu. Ce langage suranné et ces prétentions des anciennes monarchies n’ajoutaient rien à la légitimité du droit et n’étaient que de puérils anachronismes ». Ces anachronismes puérils signifiaient pourtant que le comte de Lille, l’exilé d’Hartwell n’avait d’autre titre, en effet, pour occuper le trône, que d’être le descendant de Louis XIV, le frère de Louis XVI, le successeur de Louis XVII. (Biré.) Chateaubriand ajoute : « À cela près, la Charte remplaçait le despotisme, nous apportait la liberté légale, avait de quoi satisfaire