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Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/283

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NEUVIÈME CONFÉRENCE

LES MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE


Certes les Mémoires, plus ou moins personnels et autobiographiques, plus ou moins mêlés de chronique contemporaine, abondent dans notre littérature. Mais s’il n’y avait pas eu auparavant les Confessions de Rousseau, les Mémoires d’outre-tombe seraient un monument unique.

Je sais bien les différences, et que les Confessions sont vraiment des confessions et que les Mémoires d’outre-tombe sont à la fois des confessions et des mémoires. Mais ces deux ouvrages singuliers nous présentent l’expression directe et l’histoire totale des deux plus puissantes et dévorantes sensibilités (peut-être) qui aient paru dans les lettres françaises.

Si Rousseau n’avait pas écrit les Confessions, que lirait-on de lui ? Car on ne lit plus guère Émile ni l’Héloïse. Si Chateaubriand n’avait pas écrit les