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Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/94

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délire » ; puis, s’étant calmé, le frère d’Amélie, « sous un sassafras, au bord du Meschacebé », assis entre Chactas et le Père Souël, « leur révèle la mystérieuse douleur qui empoisonna son existence ».

(Et ici, paraît-il, se plaçait, dans le premier manuscrit des Natchez, le récit qui fut publié plus tard sous le titre de René.)

À ce moment, le traître Ondouré envoie René traiter avec les Illinois. Puis, dans le conseil, il accuse René de toutes les trahisons, propose de le tuer à son retour avec les autres blancs établis sur les terres des Natchez, et fait adopter son opinion par le conseil.

Cependant Céluta, que nous avons laissée à la Nouvelle-Orléans avec son enfant, rentre à son tour chez les Natchez à travers mille effroyables dangers dont elle est sauvée par une bonne négresse. Elle retrouve Mila et Outougamiz mariés, et pleins d’angoisse. L’intérêt tragique des deux cents dernières pages consiste en ceci : René, qui est toujours chez les Illinois, reviendra-t-il avant le jour marqué pour le massacre des blancs ? Dans ce cas, il est perdu. Mais comment l’avertir de ne pas rentrer ? Outougamiz est d’ailleurs lié par le secret qu’Ondouré a fait jurer à tous les guerriers avant de leur faire connaître la décision du conseil.

(Entre temps, la pauvre douce petite sauvagesse Céluta reçoit de René une lettre où il lui explique sans