nécessité son affreux caractère, et que nous retrouverons.)
Naturellement, la fatalité veut que René revienne le jour même du massacre et soit assassiné par Ondouré sur le seuil de sa hutte. Ondouré viole Céluta évanouie, et s’enfuit. Céluta se réveille et, dans les ténèbres, s’assied sur le cadavre de René. Mila et Outougamiz entrent dans la cabane et cherchent en tâtonnant le foyer. Outougamiz fait de la lumière :
Trois cris horribles s’échappent à la fois du sein de Céluta, de Mila et d’Outougamiz. La cabane inondée de sang, quelques meubles renversés par les dernières convulsions du cadavre, les animaux domestiques montés sur les sièges et sur les tables pour éviter la souillure de la terre ; Céluta assise sur la poitrine de René, et portant les marques de deux crimes qui auraient fait rebrousser l’astre du jour ; Mila, debout, les yeux à moitié sortis de leur orbite ; Outougamiz le front sillonné comme par la foudre, voilà ce qui se présentait aux regards !
(Il faut bien dire que beaucoup de pages des Natchez sont de ce ton détestable.)
Tous les colons sont massacrés. Mais Outougamiz tue Ondouré d’un coup de hache. Céluta s’aperçoit qu’elle est enceinte des œuvres du monstre. Une nuit, les Natchez déterrent les os de leurs morts, les chargent sur leurs épaules et prennent la route du désert. Outougamiz meurt. Quelques jours après Céluta met au monde une fille qu’elle allaite sans la