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Page:Lemaître - Corneille et la Poétique d’Aristote, 1888.djvu/19

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CORNEILLE
ET
LA POÉTIQUE D’ARISTOTE


INTRODUCTION

L’œuvre critique de Corneille n’est dans son ensemble qu’un commentaire subtil et tour à tour triomphant et désespéré de la poétique aristotélicienne, ou, pour mieux dire, un long duel avec Aristote. Par là, les trois Discours, les Préfaces et les Examens ont gardé l’intérêt d’une comédie. Dans cette lutte qui a duré trente ans, Corneille se livre à nous tout entier. Je ne chercherai donc pas, en analysant ces morceaux, si Corneille a toujours parfaitement compris Aristote, mais plutôt comment il l’a compris. On verra que, chez lui, le critique et le poète sont bien un seul et même homme et l’un nous servira à mieux connaître l’autre.

Vous vous rappelez cette phrase de la Bruyère : « Les premières comédies de Corneille sont sèches, languissantes, et ne laissaient pas espérer qu’il dût