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Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/183

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Jésuites et qu’on voulait accorder aux dévots une petite compensation en frappant un philosophe déiste. « Politique de bascule. »

On n’avait pas alors la liberté de la presse. Nous avons la liberté de la presse, mais nous n’avons pas la liberté de conscience, ni la liberté d’association, ni la liberté d’enseignement. On ne peut pas tout avoir.

Voilà donc le pauvre Rousseau en fuite. Cette fuite allait le condamner à huit années nouvelles de vie errante, et à la folie définitive.

Madame de Luxembourg, le prince de Conti et Malesherbes étaient responsables vis-à-vis de Jean-Jacques de cette cruelle aventure. Mais ils durent être fort embarrassés. Évidemment il n’avait pas dépendu d’eux d’empêcher le décret du Parlement. — Au moins, direz-vous, auraient-ils dû le prévoir. — C’est bien mon avis. Mais, maintenant que c’était chose accomplie, que pouvaient-ils faire ? Rien, sinon conseiller à Rousseau la fuite, lui en laisser le temps et lui en procurer les moyens. C’est ce qu’ils firent ; et c’est probablement aussi ce que le Parlement désirait.

Rousseau ne pouvait se défendre sans découvrir madame de Luxembourg, le prince de Conti et Malesherbes. Il ne se défendit point. Il se conduisit en fort honnête homme. Dans cette circonstance, ses puissants amis furent bien réellement ses obligés. Ils étaient tenus de lui rester fidèles et même reconnaissants. Ils le furent, oui, — mais pas