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Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/230

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citoyens, et il réclamait l’éducation en commun, et l’éducation par l’État. Mais il paraît qu’il a réfléchi. Dans une société corrompue, l’éducation publique ne peut être que corruptrice. Rousseau décrira donc l’éducation d’un seul enfant par un seul maître. Chose assez vaine, et d’où il n’y aura pas grandes conclusions à tirer, — l’auteur, d’une part, imaginant un cas exceptionnel, et l’éducation, d’autre part, devant évidemment être applicable à des ensembles d’individus nombreux, réels et divers. — Ici, encore, passons, et voyons l’éducation idéale selon Rousseau.

Il y faut d’abord certaines conditions : 1º pour l’élève ; 2º pour le maître.

L’élève que Rousseau choisit, Émile, est né sous un climat tempéré. Il est vigoureux et sain ; riche (« parce que nous serons sûrs au moins d’avoir fait un homme de plus, au lieu qu’un pauvre peut toujours devenir homme de lui-même ») ; noble (parce qu’Émile n’aura pas le préjugé de la naissance et que ce sera toujours « une victime arrachée à ce préjugé ») ; orphelin (Émile a encore son père et sa mère ; mais il est orphelin en ce sens que ses parents remettent tous leurs droits aux mains de son précepteur).

Sa mère doit le nourrir elle-même. Si sa santé ne le lui permet absolument pas, Rousseau donne ses conseils sur le choix de la nourrice, sur son alimentation, etc. Pas d’emmaillotement ; beaucoup d’eau froide. L’enfant doit habiter la campagne : « Les