et belles pourtant, comme celle-ci, de M. Hamon, qui « n’explique pas, mais qui exprime la doctrine de la grâce et la rend dans tout son complexe, d’autres diraient dans toute son inintelligibilité » (Sainte-Beuve) :
C’est la volonté de Dieu qui nous fait vivre… Notre vie ne consiste point dans toutes les choses qui peuvent dépendre de la puissance des hommes et qu’ils peuvent nous ôter, mais seulement dans la volonté de Dieu, et dans la nôtre, dont nous sommes toujours les maîtres, lorsque, par un effet de sa miséricorde, nous l’avons soumise à celle de Dieu.
Ainsi, si nous soumettons notre volonté à celle de Dieu, c’est par un effet de la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire encore par la volonté de Dieu. Et cependant, nous restons, paraît-il, maîtres de notre volonté. On ne voit pas bien comment : mais cette énigme, c’est le jansénisme même. Accorder tant à la volonté et à l’action de Dieu que l’homme paraît irresponsable, étant, par nature, incapable de mériter ; et toutefois trembler devant Dieu comme si l’on était responsable devant lui, voilà, je crois bien, en quoi consiste, au fond, l’état d’esprit janséniste.
À le considérer, non point théologiquement, mais psychologiquement, le janséniste est l’homme qui entretient avec Dieu les relations les plus dramatiques. Le janséniste est l’homme qui pense le plus de mal de la nature humaine et qui a le moins d’illusions sur elle. Par suite, le