Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/285

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du grand monde, — depuis la feue Henriette d’Angleterre, probablement trop curieuse, jusqu’à madame de Montespan, en passant par madame de Polignac, madame de Gramont, la comtesse de Soissons (Olympe Mancini), la duchesse d’Angoulême, madame de Vitry, la duchesse de Vivonne, madame de Dreux, la duchesse de Bouillon, la princesse de Tingry, la maréchale de la Ferté, la comtesse de Roure, la marquise d’Alligre, la vicomtesse de Polignac, le comte de Clermont-Lodève, le marquis de Cossac et le maréchal de Luxembourg. Ce qui les avait menés tous et toutes dans l’antre des sorcières, ce qui en avait poussé plusieurs au sacrilège ou au meurtre, et ce qui leur donnait aujourd’hui figure de criminels attendus par le bourreau, n’était-ce pas le même désir, la même concupiscence dont halètent les Hermione, les Oreste, les Roxane, les Ériphile et les Phèdre, criminels harmonieux pour qui lui, Racine, avait beaucoup moins sollicité la réprobation du public que l’émotion, la pitié, même une espèce de sympathie ? Hélas ! qu’avait-il fait, dans sa folle vanité d’auteur et dans son désir de gloire ? Oh ! non, non, plus de théâtre ! mais une vie simple, une vie pieuse, une vie d’honnête homme, de père de famille et de chrétien.

Il aime sa bonne femme. Il a deux fils et cinq filles, qu’il élève pieusement.— Nommé, avec Boileau, historiographe du roi, il se donne tout