TROISIÈME CONFÉRENCE
SES AMIS.— « LA THÉBAÏDE »
Donc, Jean Racine, lassé d’attendre en vain le bénéfice que lui avait promis son bon oncle, rentre à Paris dans les derniers mois de 1662. Mais il n’avait pas perdu son temps à Uzès. Il avait fait, à tout hasard, de la théologie, lu beaucoup de grec, projeté une tragédie sur Théagène et Chariclée, commencé la Thébaïde et écrit quantité de vers galants et amoureux.
C’est très probablement à Uzès qu’il a écrit les stances à Parthénice. Parthénice était le nom poétique que le jeune abbé Le Vasseur donnait à mademoiselle Lucrèce. Ces vers sont dans le goût du temps ; ils se ressouviennent de Corneille et de Tristan ; mais, parmi leur artifice, ils ne sont pas sans tendresse ni sans grâce :
Parthénice, il n’est rien qui résiste à tes charmes. Ton empire est égal à l’empire des dieux, Et qui pourrait te voir sans te rendre les armes Ou bien serait sans âme, ou bien serait sans yeux.