Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/74

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(Cela, c’est tout à fait du Corneille).

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La douceur de ta voix enchanta mes oreilles :
Les nœuds de tes cheveux devinrent mes liens.

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Je ne voyais en toi rien qui ne fût aimable,
Je ne sentais en moi rien qui ne fût amour.

Ainsi je fis d’aimer l’aimable apprentissage ;
Je m’y suis plu depuis, j’en aime la douceur ;
J’ai toujours dans l’esprit tes yeux et ton image ;
J’ai toujours Parthénice au milieu de mon cœur.

Oui, depuis que tes yeux allumèrent ma flamme,
Je respire bien moins en moi-même qu’en toi ;
L’amour semble avoir pris la place de mon âme,
Et je ne vivrais plus s’il n’était plus en moi.

Vous qui n’avez point vu l’illustre Parthénice,
Bois, fontaines, rochers, agréable séjour,
Souffrez que jusqu’ici son beau nom retentisse,
Et n’oubliez jamais sa gloire et mon amour.

Lamartine, au même âge que Racine, et alors qu’il imitait Parny, faisait des vers de ce genre. Il aurait très bien pu écrire ceux-là, — avec un peu moins de symétries. À son retour d’Uzès, nous retrouvons d’abord Racine à l’hôtel de Luynes. Il fait un peu ce qu’il veut, étant orphelin de père et de mère. Mais, en outre, le 12 août 1663, sa bonne grand’mère, Marie des Moulins, meurt à Port-Royal. Son grand-père Sconin, très vieux, est à la Ferté-Milon, où il mourra en 1667. Jean Racine est libre. Il n’a plus