Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/93

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au cabaret et se promenaient ensemble dans la banlieue.

Quatre amis, dit-il, dont la connaissance avait commencé par le Parnasse, lièrent une espèce de société que j’appellerais Académie, si leur nombre eût été plus grand et qu’ils eussent autant regardé les Muses que le plaisir.

Ces quatre amis, c’est Polyphile (La Fontaine), Ariste (Boileau), Acante (Racine) et Gélaste où l’on a voulu voir Molière, mais où il est plus plausible de reconnaître Chapelle ; car Gélaste n’est qu’un rieur de parti pris, et assez fade, au lieu que les contemporains de Molière nous parlent tous de son sérieux, même de sa gravité, même de ses noires humeurs. Au reste, La Fontaine nous dit des quatre amis :

… Ils se donnaient des avis sincères lorsqu’un d’eux tombait dans la maladie du siècle et faisait un livre, ce qui arrivait rarement.

Or, ceci s’applique bien à La Fontaine lui-même, à Boileau avant 1666, à Racine avant 1664, à Chapelle toujours, mais fort mal à Molière qui, en 1664, avait déjà fait imprimer huit pièces.

Et maintenant, comment La Fontaine voit-il son jeune compatriote Racine avant la Thébaïde ?

Acante ne manqua pas, selon sa coutume, de proposer une promenade en quelque lieu hors de la ville… Il aimait extrêmement les jardins, les fleurs et les ombrages. Polyphile (La Fontaine) lui ressemblait