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ÉMILE ZOLA

Il y a des écrivains et des artistes dont le charme intime, délicat, subtil, est très difficile à saisir et à fixer dans une formule. Il y en a aussi dont le talent est un composé très riche, un équilibre heureux de qualités contraires ; et ceux-là, il n’est pas non plus très aisé de les définir avec précision. Mais il en est d’autres chez qui prédominent hautement, de façon brutale et exorbitante, une faculté, un goût, une manie ; des espèces de monstres puissants, simples et clairs, et dont il est agréable de dessiner à grands traits la physionomie saillante. On peut, avec eux, faire quelque chose comme de la critique à fresque.

M. Émile Zola est certainement de ces vigoureux « outranciers », surtout depuis l’Assommoir. Mais, comme il semble bien qu’il se connaisse peu lui-même, comme il a fait tout ce qu’il a pu pour donner au public une idée absolument fausse de son