Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/266

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d’une manie ou d’un vice. Immuables ou toujours emportés dans le même sens, tels sont ses personnages. Même quand il nous expose un cas très particulier, très moderne, et qui paraît être surtout psychologique, comme celui de Lazare dans la Joie de vivre, il trouve moyen d’y appliquer encore, et dans le même esprit, ses procédés de simplification. Oh ! il a bientôt fait d’effacer les nuances trop subtiles de sentiment ou de pensée, de débrouiller les complexités des maladies mentales et, là encore, de trouver l’animal sous l’homme ! Lazare devait sans doute représenter toute une partie de la jeune génération, si intéressante par le besoin de sensations rares, par le dégoût de l’action, par la dépravation et l’énervement de la volonté, par le pessimisme pédant et peut-être sincère : or tout le pessimisme de Lazare se réduit finalement à la peur physique de la mort et, Pauline étant dévouée comme une bonne chienne, c’est comme un chien peureux que Lazare est pessimiste.


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M. Zola emploie, pour composer les ensembles, la même méthode d’audacieuse simplification. Prenons par exemple Pot-Bouille : non que ce soit le meilleur de ses romans, mais c’est un de ceux où s’étale le plus franchement sa manière. Les procédés grossissants qui, simplifiant la réalité, en font saillir outre