Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/282

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la faim, les fusils des soldats et la mine tuent son homme et ses enfants et qui apparaît à la fin comme une Mater dolorosa, une Niobé stupide et terrible ; — Catherine, l’ingénue de cette noire épopée, toujours en culotte de herscheuse, qui a l’espèce de beauté, de pudeur et de charme qu’elle peut avoir ; — Chaval, le « traître », qui « gueule » toujours ; — Étienne, l’ouvrier socialiste, tête trouble et pleine de rêves, d’une nature un peu plus fine que ses compagnons, avec de soudaines colères, l’alcoolisme hérité de Gervaise Coupeau ; — Alzire, la petite bossue, si douce et faisant toujours la petite femme ; — le vieux Mouque qui ne parle qu’une fois, et le vieux Bonnemort qui crache noir, toujours ; — Rasseneur, l’ancien ouvrier devenu cabaretier, révolutionnaire gras, onctueux et prudent ; — Pluchart, le commis-voyageur en socialisme, toujours enroué et pressé ; — Maigrat, l’épicier pacha, qui se paye sur les femmes et les filles des mineurs ; — Mouquette, la bonne fille, la gourgandine naïve ; — la Pierronne, fine mouche, gourgandine propre ; — Jeanlin, l’avorton maraudeur aux pattes cassées, avec des taches de rousseur, des oreilles écartées et des yeux verts, qui tue un petit soldat en traîtrise, pour rien, par instinct et pour le plaisir ; — Lydie et Bébert, toujours terrorisés par Jeanlin ; — la Brûlé, la vieille à qui la mine a tué son mari, toujours hurlant et agitant des bras de sorcière ; — Hennebeau, le directeur, fonctionnaire exact et froid avec une plaie au cœur,