Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/358

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« Elle avait une taille admirablement développée, d’une élégance sans pareille. » — « Sa taille élevée avait une élégance exquise. » — Quelquefois « l’harmonieuse ampleur des épaules » est « accentuée par la finesse de la ceinture ». — Il y a aussi pour le jeune premier une phrase qui revient dans chaque roman nouveau, imperturbablement : « Après de brillantes études, il était sorti le premier de l’École polytechnique et avait choisi le service des mines. » — « Pierre Delarue venait d’entrer le premier à l’École polytechnique et semblait promis à la plus belle carrière. » — Nous sommes dans un pays où l’on aime instantanément, dès le premier regard : c’est le régime du coup de foudre. Et là encore la même phrase se répercute comme un écho, à travers les banales histoires : « Ce fut un coup de foudre. Il garda pendant deux ans son secret profondément enfermé au fond de son cœur. » — « Elle eut comme un pressentiment que cet étranger aurait une influence sur sa vie. » — « Le comte s’était retourné. Il resta immobile, muet, saisi par la merveilleuse beauté de la jeune fille. » — « Instinctivement, comme si les regards de Sarah eussent pesé sur lui, Pierre se retourna. Ses yeux rencontrèrent ceux de la belle Anglaise : ce fut l’espace d’une seconde (sic). »

Tout y est : l’arrangement mélodramatique où s’entrevoit le doigt de Dieu (si, dans la Grande Marnière, l’idiot tombe du clocher, c’est sur la fosse de sa victime qu’il viendra s’écraser) ; — les mots de théâtre