Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/359

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(« Chercherai-je à obtenir cette adorable jeune fille à force d’infamie ? Non ! Ce sera à force de dévouement ! » — « J’en appelle au monde ! — Quel monde ? Celui où je suis montée, ou celui où vous êtes descendue ? ») ; — l’artifice des pendants, les figures qui s’opposent jusque par la couleur des cheveux : Claire et Athénaïs, Jeanne de Cygne et la comtesse Sarah, le général comte de Canalheilles et le colonel Merlot, Serge Panine et Pierre Delarue, Micheline et Jeanne, Lise Fleuron et Clémence Villa, Carvajan père et Carvajan fils. Procédé commode, qui flatte par de faciles effets de symétrie grossière : on comprend que M. Ohnet y sacrifie sans douleur une chose dont il ne paraît pas se douter : la variété, la complexité de la vie.

Il offre à son public d’autres régals encore, car il n’a rien à lui refuser.

Quand on n’est pas du grand monde, on aime bien savoir tout de même ce qui s’y passe. M. Ohnet, qui le sait, nous renseigne abondamment sur la haute vie et nous révèle les mystères de l’élégance mondaine. Les trois quarts de ses personnages appartiennent à la meilleure société, sont ducs, marquis ou comtes : dans chacun de ses romans vous trouverez la description consciencieuse d’un vieux château de famille et d’un hôtel aristocratique avec tout le détail de l’ameublement. Et vous verrez des gentilshommes monter à cheval, et vous assisterez à des rally-papers. — On n’aime pas beaucoup les romans de M. Zola ni