Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/232

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ments, un peu maladifs, de la littérature contemporaine, notamment l’impressionnisme de M. Edmond de Goncourt et de ses disciples, la subtilité, l’inquiétude, la trépidation et, puisque le mot est à la mode, la « nervosité » de leur « écriture artiste ». Il n’entrera jamais plus dans l’esprit d’un impressionniste que dans l’âme d’un catholique. Et je ne lui en fais pas un reproche. Ceux qui essayent comme moi d’entrer partout, c’est souvent qu’ils n’ont pas de maison à eux ; et il faut les plaindre.

C’est justement parce qu’il est de bonne et limpide race française et peu enclin aux nouveautés aventureuses que M. Sarcey, très aimé à Paris, a peut-être en province ses lecteurs les plus fidèles et les plus épris : il le sait et il en est charmé. J’espère que cette constatation ne m’attirera pas quelque nouvelle réclamation ironique d’un provincial qui fera semblant de se croire atteint. C’est à Paris qu’on voit éclore les modes littéraires comme les autres modes, et cela est fatal, Paris étant la plus surprenante agglomération d’esprits qui soit au monde (et je sais que les trois quarts de ces esprits lui sont venus de la province). Que ces modes soient passagères ou que quelques-unes soient durables et répondent à quelque réel besoin des générations nouvelles, c’est une autre question. Tout ce que je veux dire, c’est que M. Sarcey, carrément installé dans son bon sens, n’a pas même à se défendre contre l’attrait de ces nouveautés douteuses et mêlées. Encore une fois il relève du