Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/298

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ce rien est délicieux, et si tendre ! De quoi donc le cœur est-il touché ? et pourquoi les yeux des femmes se mouillent-ils ? Il n’y a pourtant là ni passion, ni catastrophe, ni même souffrance. Mais, que voulez-vous ? Cette idylle si simple, si discrète, si chaste, qui même est, à peine une idylle, avec tous ses détails si gracieux et si vrais, dans la douceur sereine de cette belle nuit d’été, cela gonfle le cœur et l’emplit d’une langueur vague, d’un désir de larmes, comme dit le vieil Homère, ou d’une envie de s’amuser à pleurer, comme dit la petite Victorine de Sedaine.

Et, tout à côté, quel trésor de rire, quelle jolie gaieté et quelle alerte moquerie ! Peu d’esprit de « mots », mais un comique de verve, d’imagination, d’hyperboles, et plus souvent encore un comique de situations et de caractères. Relisez, s’il vous plaît, la Pendule de Bougival[1], la Défense de Tarascon[2], la Mule du Pape[3], le Credo de l’amour[4], la Veuve d’un grand homme[5] et, pour abréger l’énumération, les Aventures de Tartarin !

  1. Études et paysages.
  2. Id.
  3. Lettres de mon moulin.
  4. Femmes d’artistes.
  5. Id.