Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/175

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les cheveux de Buré). Et avec de grands gestes et des « mots » il maudit la maison en partant. Dès lors le malheur s’abat sur la ferme ; les récoltes manquent, les bestiaux meurent, et Buré chaque nuit voit revenir le pendu… Il vient enfin supplier Fleuse de le délivrer ; il se traîne au bord de la fosse où le berger vient justement de prendre un loup… Le loup saute par-dessus Buré fou de terreur et qui se croit changé en « garou »… Le malheureux s’adresse à Marin Longevin, un marchand de miel, un gars qui en sait long, et lui promet la main de sa fille s’il « conjure le sort ». Marin échoue… Marin et Buré essayent alors, pour vaincre le grand berger, de tuer son bouc favori, Noiraud. Le bouc se défend, saute sur les épaules de Marin, le chevauche dans une course éperdue… Marin se repent. Il a été le promis de Louise ; il obtient d’elle son pardon, Louise l’amène au grand berger et au bouc Noiraud, qui, toujours sans rien dire, pardonnent aussi… Buré vient encore supplier Fleuse. Le grand berger est inflexible… Buré saisit une fourche et va tuer le grand berger, quand le bouc Noiraud survient, reconnaît son ennemi, se jette sur lui furieusement, et après une lutte fantastique le bouc, vainqueur de l’homme, le précipite dans le « Puits-à-l’Anglais ».

Je ne veux pas savoir si le crime de Buré n’est pas un bien gros crime pour un petit profit, ni si l’innocent ne fait pas preuve de beaucoup de sagacité pour un innocent dans la scène où il convainc de meurtre Buré le roux. Encore une fois, le livre a de la gran-