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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/32

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pauvre femme se jette à ses genoux, le suppliant d’être honnête homme : il cède à ses pleurs et s’en va comme il était venu. « Adieu, imbécile ! » lui crie-t-elle par la fenêtre. — La vieille Mme de Lerne voudrait que son fils, pour se ranger, devînt l’amant de Mme de Maurescamp, et la bonne dame s’y emploie avec le plus grand zèle…

Je m’arrête : voilà qui est assez complet. Mais savez-vous ce qui arrive ? Pour peu qu’on soit de méchante humeur, quelques-unes des élégances artificielles qui recouvrent ce fond grossier étonnent comme un contresens, ou comme une naïveté, ou comme une hypocrisie. Ou plutôt non, ce n’est point la vraie raison de notre énervement, car j’admets très bien qu’il se joue entre des personnages excessivement select des drames d’une brutalité hardie. Mais c’est qu’on se lasse de tout, et qu’ils sont un peu trop « distingués » à la fin ! Jeanne, qui est « une belle fleur », avec des « yeux magnifiques », est « souverainement intelligente », encore qu’elle entende sans rire les tirades de Jacques de Lerne. Celui-ci, avec « son beau visage fatigué et hautain », a tous les talents et compose des valses et des symphonies « d’un mérite tout à fait supérieur ». M. de Maurescamp a tout au moins un torse remarquable. Le décor n’est pas moins « distingué » : bals, chasses à courre, plage aristocratique. Et l’on adore, dans ce monde-là, les « grandes scènes dramatiques de la nature ». De « magnifiques éclairs » et « les jeux de la foudre sur