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LE RÊVE.

Ce que je vais vous raconter est tiré des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire.

« Il y avait une fois une petite fille qui était très belle et très bonne et qui à cause de cela s’appelait Angélique.

Angélique n’avait pas de parents. Une nuit qu’il tombait de la neige, elle avait été recueillie par un monsieur et une dame qui s’appelaient Hubert et Hubertine.

Hubert et Hubertine étaient chasubliers, c’est-à-dire qu’ils faisaient des chasubles pour les messieurs prêtres, et aussi des chapes, des étoles et des bannières.

Hubert et Hubertine n’avaient pas d’enfants, et ils ne pouvaient pas s’en consoler, et c’est pour cela qu’ils avaient adopté la petite Angélique.

Hubert et Hubertine habitaient une maison très vieille, tout contre la cathédrale.

Angélique voyait donc la cathédrale de sa fenêtre et cela l’amusait beaucoup. Et elle aimait surtout un vitrail qui représentait saint Georges.