Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Un jour Angélique alla à la cathédrale, et elle se cacha dans un petit coin pour attendre monseigneur, et quand elle le vit, elle se jeta à ses pieds et pleura beaucoup, et elle le supplia de permettre ce mariage.

« Mais monseigneur, qui était très sévère et qui avait un grand nez, répondit : « Jamais ! »

« Et Angélique fut très malheureuse.

« Alors Hubert et Hubertine lui dirent que Félicien ne l’aimait plus, et qu’il allait épouser une belle demoiselle des environs.

« Et ils dirent à Félicien qu’Angélique l’avait oublié, et ils le prièrent de ne plus venir la voir.

« Et Angélique fut malade, très malade.

« Si malade qu’on crut qu’elle allait mourir, et que monseigneur eut pitié d’elle et vint lui-même lui donner l’extrême-onction.

« Et monseigneur promit que, si elle guérissait, il lui donnerait son fils.

« Angélique guérit, et elle épousa le prince Félicien XIV.

« Mais le jour même de ses noces, comme elle sortait de la messe, elle mourut, sans s’en apercevoir, en embrassant son mari. »

Ceci est un conte bleu, tout ce qu’il y a de plus bleu. Et certes M. Zola, ayant conté tant de contes noirs, avait bien le droit d’écrire un conte bleu. Seulement il fallait l’écrire comme un conte bleu.

Oserai-je dire que ce n’est pas précisément ce