Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/298

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Ce conte bleu physiologique est par surcroît un conte bleu naturaliste. Il fallait des « documents », il y en a, — par grands tas. Outre un sommaire presque complet de la Légende dorée, que M. Zola a lue tout exprès, il a versé, pêle-mêle, tout au travers du récit des irréelles amours de Félicien et d’Angélique, un Manuel du chasublier. Il y a des énumérations d’outils qui témoignent à la fois d’une érudition et d’un scrupule (pages 54 et 55) !… Et que dites-vous de ce petit morceau : « Hubert avait posé les deux ensubles sur la chanlatte et sur le tréteau, bien en face, de façon à placer de droit fil la soie cramoisie de la chape, qu’Hubertine venait de coudre aux coutisses. Et il introduisait les lattes dans les mortaises des ensubles, etc., etc. » Mais il y a peut-être mieux encore. Lorsque Hubert veut adopter Angélique qui est une enfant trouvée, il va consulter le juge de paix. « M. Grandsire lui suggéra l’expédient de la tutelle officieuse : tout individu, âgé de plus de cinquante ans, peut s’attacher un mineur de moins de quinze ans, etc.. Il fut convenu qu’ils conféreraient ensuite l’adoption à leur pupille par voie testamentaire, etc… M. Grandsire se mit en rapport avec le directeur de l’assistance publique, etc.. Il y eut enquête, etc… » Dans un conte bleu ! Dans une histoire à peu près aussi réelle que celle de Peau-d’Âne ou de Cendrillon ! N’est-ce pas à hurler ?

Enfin ce conte, qui, tout en étant bleu, reste physiologique et documentaire, est aussi romantique et