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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/299

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épique. Il est romantique par le style, par l’enflure générale. Joignez ceci qu’Angélique vit de la vie de l’antique cathédrale, un peu comme Quasimodo dans Notre-Dame de Paris. Cette pénétration de l’âme de la jeune fille par la paix, la beauté, la majesté de ces vieilles pierres qui bornent son horizon est d’ailleurs fort bien exprimée. Il y a, là-dessus, toute une série de « morceaux » d’une poésie ou, mieux, d’une rhétorique abondante et robuste. Et le récit est épique, si l’on peut dire (comme tout ce qui sort de la plume de M. Zola) par la lenteur puissante, par l’énormité et la simplicité de la plupart des personnages, — enfin par le retour régulier de sortes de refrains, de leit motiv : descriptions de la cathédrale et du Clos-Marie à toutes les heures du jour et dans les principales circonstances de la vie d’Angélique ; énumérations des vierges du portail de Sainte-Agnès, et discours qu’elles tiennent à la jeune fille, selon les cas ; énumérations des ancêtres de Félicien de Hautecoeur et de ses aïeules, les mortes heureuses ; énumérations d’outils de chasublier ; douleur secrète d’Hubert et d’Hubertine ; longueur du cou d’Angélique ; nez de monseigneur, etc.

À signaler l’emploi de plus en plus fréquent des deux adverbes justement et même commençant les phrases, et l’abus de certaines constructions que je définirais si cela en valait la peine. Une expression nouvelle qui revient une centaine de fois : à son entour, pour autour d’elle ou de lui. Je m’explique mal