Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/334

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donné la littérature pendant la dernière année, chercher ce qu’elle nous donnera dans le cours de l’année qui commence. Or cette entreprise est infiniment moins dangereuse. Car, si je me trompe, on ne le saura que dans douze mois, et personne ne se souviendra alors de ce que j’aurai prédit. Je puis donc annoncer les livres qui se feront, avec la même sécurité que Mathieu Laensberg le temps qu’il fera. Néanmoins, par un excès de timidité et de scrupule, je n’ai point voulu prédire l’avenir moi-même, quoique rien ne soit plus aisé, et j’ai interrogé une somnambule extralucide, comme elles le sont toutes, dont je ne fais que résumer ici les réponses.

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Les littérateurs feront de plus en plus en 1887 ce qu’ils faisaient en 1886.

M. Émile Zola publiera un roman de sept cents pages intitulé la Terre. Il y aura dans ce roman, comme dans les autres, une Bête, qui sera la terre ; et, sur cette bête, vivront des bêtes, qui seront les paysans. Il y aura un paysage d’hiver, un paysage de printemps, un paysage d’été et un paysage d’automne, chacun de vingt à trente pages. Tous les travaux des champs y seront décrits, et le Manuel du parfait laboureur y passera tout entier.

La seule passion campagnarde étant, comme on