Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/340

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vais tour de changer dans l’intervalle. On sait bien qu’il y aura dans son prochain roman un mélange astucieux d’observation aiguë (l’observation aiguë, vous savez ? c’est « sa profession ») et de larmes faciles, à la Tartarin. Mais nos prévisions ne sauraient aller au delà…

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Et M. Guy de Maupassant ? — Lisez les premiers feuilletons de Mont-Oriol. Cela commence avec la largeur d’un roman de Zola. Puis vient un adultère honnête, comme en réclament les femmes vertueuses. C’est une trahison. Si les écrivains se mettent comme cela à changer leur manière, il n’y a plus de sécurité pour le lecteur.

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Et le théâtre ? — On nous annonce Francine, l’œuvre d’un jeune, si jeune qu’on ne peut guère deviner ce qu’il nous réserve, celui-là. Puis, M. Henri Meilhac écrira un acte, un seul, mais où il y aura trois pièces. Et les trois pièces seront excellentes, et l’acte sera manqué, à moins que M. Ludovic Halévy… Mais cet académicien sera absorbé par un nouveau Grand Mariage. Cette fois, la jeune fille aura six millions de dot, et elle épousera un archiduc, et son frère ne sera plus un lieutenant d’artillerie, mais un lieutenant de chasseurs.

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Et l’histoire ? — M. Taine nous donnera enfin